Interview ambassadeur Panerai, Mike Horn, l’extrême au poignet

Par VDB | le 10/04/25

Il est parfois des moments dont on se souvient plus fort que d’autres, même au court d’un évènement aussi prestigieux que ne l’est Watches & Wonders, la grand messe Genevoise de l’horlogerie. Et c’est un de ces moment que nous avons vécu, plus précisément notre rédac-chef en ce premier jour de salon, sur le stand Panerai, avec une interview de l’ambassadeur historique, à savoir l’illustre Mike Horn, aventurier, sportif, et finalement bien plus que tout cela. Voici donc un florilège de leur échange, où il est bien entendu question de la marque Italienne, de temps, et de vie au grand air, beaucoup de vie au grand air.

WatchEmotion : Bonjour Mike, puisque nous sommes ici sur le stand Panerai, comment a commencée cette collaboration au long court ?

Mike Horn : Oh, c’était il y a plus de 20 ans maintenant, lors d’une remise des prix des sport extrêmes à Monaco. Après mon passage sur scène, le big boss de la marque est venu me voir pour me féliciter, il a retiré sa montre et me l’a tendu en me disant, « je crois bien que l’on partage les mêmes valeurs, voici ta prochaine montre » ! Cela a débuté comme ça, et il avait raison, nous ne nous sommes en effet plus jamais quittés. 

WE : Un véritable coup de foudre, mais les belles histoires, qu’elles soient d’amour ou de montre finissent mal en général, qu’est ce qui fait que celle-ci dure depuis si longtemps ?

MH : C’est assez simple, la marque s’est toujours montrée à l’écoute. A chaque nouveau défi, de nouvelles contraintes, et une nouvelle montre étudiée pour moi en conséquence. Et des défis il y’en a eu, toujours relevés avec le même brio. C’est important dans une expédition de pouvoir toujours faire confiance à 100% à tous mes outils, et la montre en est un des plus important, sa fiabilité est primordiale. Quelques minutes de dérive sur plusieurs jours, et ce sont plusieurs degrés de… dérive également, on peut vite finir par tourner en rond, et avoir de gros, très gros problèmes !  

 

WE : le temps est à ce point important dans une exploration polaire ?

MH : Fondamental même, si l’on n’y prête pas suffisamment attention. Marcher 15 minutes de plus parce que l’on se sent bien, c’est faire des efforts par une température déjà basse, de 1 ou 2° de moins, que l’on paye inévitablement au bout de plusieurs jours ou semaines d’expédition. C’est tout simplement prendre le risque de ne pas arriver au bout, chaque minute fait partie de la gestion de l’effort. 

WE : Ok, mais un appareil plus moderne qu’une montre mécanique ne serait pas plus performant, plus fiable ?

MH : Non, bien au contraire, avec des températures si basses, une montre mécanique adaptée, bien protégée, comme celles que me concoctent Panerai à chaque expédition est l’outil parfait, à la fiabilité que je n’ai jamais réussi à prendre en défaut. Une montre, le soleil et les étoiles, avec ça j’arrive à me débrouiller en toutes circonstances ! Et puis il y a aussi ce coté « vivant », voir la trotteuse parcourir inlassable son chemin, c’est un peu comme partir avec un ami, être assurer de ne jamais être seul, et ça aussi, dans les conditions extrêmes, ça fait la différence, toute la différence. 

WE : Justement, cette présence amicale d’une montre, cela remonte à loin, ou a-t-il fallu attendre que tu goutes à ces conditions extrêmes ?

MH : Loin, très loin, depuis l’enfance. Depuis que j’ai reçu mon premier… vélo, à l’âge de 8 ans. Il a fallu que je parte à l’exploration des environ déjà, oh pas si loin qu’aujourd’hui, puisque lorsque mon père me disait de rentrer pour 18h, ce n’était pas 18h15, une question de confiance, et surement pas 17h45 non plus, hors de question de perdre 15 minutes, alors il me fallait une montre, que mon père m’a également offert à ce moment là. C’était une autre époque, peu importe ou j’allais ou ce que je faisais, tant que j’étais rentré à 18h, tout allait bien. 

 

WE : Le début d’une collection ?

MH : Sans vraiment parler de collections, mes montre sont attachées à de souvenirs, lorsque j’en regarde une aujourd’hui, je repense à l’aventure que nous avons partagée hier, à sa présence amicale et rassurante lorsque j’en avait le plus besoin, que ce soit au bout du monde, ou au bout de la rue lorsque j’étais enfant. 

WE : D’ailleurs quel modèle portes-tu au poignet aujourd’hui ?

MH : Une Submersible, c’est souvent une Submersible, et aujourd’hui celle à mon nom bien entendu (rires). 

Note du rédacteur : Au-delà de l’échange retranscrit ci-dessus, rencontrer Mike Horn est une expérience en soit. Sa présence, sa poignée de main, sa tape sur l’épaule, son sourire et sa bienveillance, même pour la dernière interview d’une longue journée, on sent bien la force de la nature qui l’habite et l’anime. Ce fut une rencontre marquante, d’autant plus lorsqu’on le recroise le lendemain au hasard du stand Panerai, et qu’il vous gratifie d’un sourire et d’une remarque gentille. D’aucun pourrait penser qu’il ne s’agit que de marketing, mais il n’en n’est rien, nous sommes tout simplement face à quelqu’un qui à vécu tellement de moments de solitude extrême, qu’il apprécie tout autant ces moments d’échanges, en toute simplicité. Alors nous ne pouvons terminer sans lui adresser un immense merci pour son temps, cette bienveillance et cette gentillesse lors de cet échange, ainsi qu’a la maison Panerai pour avoir permis cette entrevue, et lui fournir l’outil lui permettant de relever tous les défis.

Crédit photo : Panerai