Nomadic Marai, du bout de votre poignet, un siècle de construction navale Irlandaise vous contemple

Par VDB | le 17/10/24

Dans notre longue série d’essais plongeuses, nous allons aujourd’hui vous présenter une montre de la marque Nomadic. Nomadic n’est probablement pas la première marque qui vous vient à l’esprit au moment d’envisager l’achat d’une nouvelle montre. Peut être même n’en n’avez-vous jamais entendu parler, ce qui n’est pas anormal rassurez-vous, puisqu’il s’agit d’une manufacture Nord Irlandaise assez confidentielle, du moins sur le vieux continent. Mais pourtant, sous une esthétique globalement consensuelle, se cache une plongeuse pleine de charme, que nous avons eu le plaisir de tester durant quelques mois. Et derrières ce nom, ainsi que ce prénom, le fait que cette montre soit une plongeuse ne doit rien au hasard. En effet, Nomadic était le patronyme d’un paquebot de croisière construit à Belfast, proche techniquement du tristement célèbre RMS Titanic. Quand au prénom de notre modèle d’essai, la Marai, cela signifie fort à propos « marin » en irlandais ; le numéro 401 le complétant se faisant écho au numéro de production de ce même Titanic.

Ayant organisé cette essai un peu au débotté, et nous ne pouvons que remercier la marque d’avoir joué le jeu, nous avons reçu une modèle de démonstration dépourvue de son habituel packaging, sur lequel nous ne pouvons bien entendu émettre d’avis. Rien de bien grave, puisque l’important reste la montre, et celle-ci vient avec sa pochette de voyage, garnie d’un tournevis permettant de retirer les maillons, du mode d’emploi, d’un petit carnet permettant probablement d’y notifier son suivi, ainsi que d’un petit tube de colle afin d’en garnir les vis au remontage pour être certain qu’elles ne se dévissent pas au porté, et ça c’est bien vu, cette petite attention n’étant pas courante, y compris pour des montres beaucoup plus chères. Bref, elle fait ce qu’il faut pour faire bonne impression dès son arrivée cette petite Nomadic. N’étant pas (encore) distribuée sous nos cieux, elle se commandera directement sur le site de la marque, au tarif de 1 149€ ttc, tout en étant disponible dans une version « prestige » ajoutant un certain nombres d’éléments plaqués or 18K, à partir de 1 775€ ttc.

 

Justement, la première impression lorsqu’on la découvre est vraiment positive. Alors oui, tous les essais que vous pourrez trouver pointeront une (trop) grande ressemblance avec certains modèles Tudor, impossible de le nier, mais cette Nomadic est bien plus qu’un simple hommage, tant l’ADN Irlandais est présent dans chaque millimètre carré. Parce que oui, ce garde-temps est originaire de Belfast, il y est même fabriqué, et c’est là que cela devient vraiment intéressant, la production ayant débuté il y a à peine un an, nous sommes bluffé par la qualité de la réalisation ! En arriver à ce stade en si peu de temps est tout proprement stupéfiant. D’ailleurs les évolutions par rapport à la version 2023 sont nombreuses, et vont toutes dans le bon sens. Dans le désordre, nous noterons un boitier légèrement redessiné pour plus de confort (plus compact), et doté de meilleures finitions, l’arrivé des pompes rapides ainsi que d’un micro-réglage glissant du bracelet, la disparition de la « date fantôme », et probablement la partie la spectaculaire, l’ouverture du fond de boite, découvrant une masse oscillante en forme d’hélice de bateau, dont le design est bien entendu repris de celles des SS Nomadic et RMS Titanic.

Notre version d’essai était la Pitch Black, dotée comme son nom l’indique des cadran et lunette céramique noir, contrastant avec l’acier de ses boitiers et bracelet, une trotteuse jaune venant apporter le « pep’s » nécessaire, le jolie dôme saphir coiffant le tout. La lisibilité est excellente, portée par des index de grande dimensions, et doté comme il se doit de matière luminescente SuperLumiNova® Blue BGW9, particulièrement douce à l’œil. En bonne plongeuse, son étanchéité est donné à 200 mètres.

 

Ses dimensions la rendent quasiment unisexe, puisqu’avec 40mm de diamètre, 48mm lug to lug pour seulement 11,5mm de haut, même le poignet de 16,8cm de notre redac’chef n’a pas eu à se plaindre, pas plus qu’un poignet féminin de 16cm. Coté complications, le chapitre va être court, puisqu’en bonne plongeuse cherchant à optimiser sa visibilité dans des conditions de luminosité précaire, il n’y en a pas. Trois aiguilles bien en évidence, une lunette unidirectionnelle, c’est tout, et c’est très bien comme cela. 

Le bracelet « trois maillons » est pour sa part également très agréable, doux au touché tout en faisant costaud, facile à ajuster avec son micro-réglage glissant, il profite également de « end links » parfaitement adaptés, contrairement à certains de leur concurrents, bref plus que parfait dans cette gamme de prix. Et puis si l’envie d’en changer vous prend afin de varier les plaisirs, sa compatibilité avec la taille des 20mm vous ouvre un champs de possibilité tout simplement infini, dont voici un petit exemple sur Avel & Men.

 

Mais tout ceci n’est que cosmétique, alors intéressons nous désormais à la parfaitement nommée salle des machines, qui contrairement à ses concurrentes moins chères, qui se contentent d’un basique NH35, nous avons ici droit à un Sellita SW200-1 d’excellente facture, que l’on retrouve régulièrement dans des montres 2 à 3 fois plus chères ! Battant à 28 800alt/hr, soit 4Hz, il propose toujours une quarantaine d’heures de réserve de marche, 41 heures précisément d’après la fiche technique, ainsi que nos tests, dans une précision respectable de +4 secondes par jour sur une semaine, le tout dans une fiabilité proverbiale.

Toutes ces bonnes prédispositions se retrouvent au poignet. Son gabarit parfait, de même que sa lisibilité, sa précision, sa trotteuse bien en avant, son lume tout en douceur, tout cela nous ferait presque regretter sa grande proximité esthétique avec qui vous savez, que l’on oublie pourtant bien vite ! Clou du spectacle, cette masse oscillante est tellement belle et originale, que l’on a vite envie de la montrer à la première personne qui jette un œil même furtif à votre poignet ! C’est une charmeuse, aucun doute, son homogénéité esthétique autant que ses matériaux la font d’ailleurs paraitre plus chère qu’elle ne l’est en réalité. Et comme en plus son histoire est intéressante, et se ressent au poignet à chaque lecture du « built in Belfast », elle en deviendrai vite votre montre préférée, en tout cas l’une de celle qui nous aura le plus marqués lors des nombreux essais effectués ces derniers mois. Sa couleur, douce et présente qui permet une parfaite lecture de l’heure sans jamais agresser l’œil est déjà remarquable, mais comme sa persistance court sur une longue durée, une nuit par exemple, il s’agit d’un exemple parfait à suivre par bien d’autres.

 

S’il ne faut jamais juger les gens sur leur apparence, il en va de même pour les garde temps, et cette Nomadic en est le meilleur exemple. En effet, derrière son esthétique un peu trop proche d’une Tudor, se cache une montre attachante et remarquablement réalisée, offrant un rapport qualité/prix d’excellente facture, pour une proposition qu’il serait bon de ne pas écarter trop vite au moment du choix, bien au contraire. 

En résumé: Modèle présenté au prix indicatif de 1149€ TTC.

Dimensions:

40x48x11,5mm

Mouvement:

Automatic Sellita SW200-1, 28 800alt/hr, 41hrs rdm

Boitier / Verre:

Acier 316L/dôme saphir

Bracelet:

Acier

Cadran / Luminosité:

Noir/SuperLumiNova® Blue BGW9

Complications:

N/A

Étanchéité:

20 ATM

Entre cornes:

20mm