Squale 1521 Full Luminous Militaire, porteuse de lumière

Par VDB | le 18/09/24

Pour débuter notre grand dossier plongeuse, il nous fallait remonter à la source, et la source, c’est auprès de la marque Squale que nous en seront probablement le plus proche. En effet, si Charles et Hélène Von Büren n’avaient pas été un tels passionnés de plongée, les plongeuses actuelles n’auraient surement pas la même saveur. Pensez-donc, nous parlons ici d’une marque qui s’est payée le luxe d’apparaitre non seulement sur ses garde-temps, mais dont le logo ornait également le cadran d’autres manufactures telles une garantie d’étanchéité, rien que ça ! Et au moment de choisir un modèle a essayer, c’est tout naturellement vers la 1521 que nous nous sommes tournés, elle qui est encore équipée aujourd’hui du boitier originel, dessiné par le maitre des lieux à la fin des années 60 ! Mais attention, il ne saurait être question de se complaire dans la nostalgie, puisque c’est sur la variante full lume, et doté du tout nouveau bracelet acier que notre choix s’est porté, un pied dans le passé et un dans l’avenir, c’est peut être bien cela la définition du présent !

Le premier contact se fait par une sur-boite blanche indiquant « RECYCLING », normal pour une marque aspirant à vous accompagner au plus près de la nature. La boite, elle, se fait plus classique et de qualité. Un mode d’emploi valable pour tous les modèles de la gamme est présent, mais puisque nous sommes en présence d’un simple 3 aiguilles, nous devrions pouvoir nous en passer.

Proposée au tarif de 1 745€ ttc pour cette version « 1521 Full Luminous Militaire Bracelet », la gamme propose différentes couleurs (bleu, vert, noir, crème), boitiers (bronze, PVD noir, acier) et bracelets (cuir, rubber, nato, maille milanaise), avec ou sans date, à partir de 1 020€ ttc, directement sur le site de la marque

 Comme aux premiers jours de 1969, cette 1521 reprend donc le fameux boitier Von Büren et son atypique architecture asymétrique. Enfin atypique à l’époque, car elle est aujourd’hui devenu un grand classique de la manufacture, une marque de fabrique pour puriste. Forme et fonction, forme est fonction, deux choix de devises, mais les deux fonctionnent à la perfection pour qualifier la montre. Pas de fioriture, de l’efficacité, et 500 mètres d’étanchéité ! Ses dimension relativement continues par rapport à ce que l’on trouve par ailleurs, lui permettent de s’adapter aisément sur tout poignet de plus de 16,5 cm. En effet, avec 40,3mm de diamètre (41,7 au niveau de la lunette) pour 48,5mm de corne à corne mesurés, elle se pose parfaitement sur le poignet, d’autant que ses 12,7mm d’épaisseur s’avèrent eux aussi raisonnables. Seul le poids de 170g sur bracelet acier pourraient paraitre conséquent sur le papier, mais finalement même notre redac’chef et son poignet de 16,8cm ne s’en sont pas plains, et si jamais vous souhaitez l’alléger, un rubber vous permettra de grapiller de précieux grammes.

Point de détail qui a son importance, nous avions un peu peur de la manipulation de la couronne (signée) décalée à 4 heures et particulièrement bien imbriquée dans la carrure pour limiter tout risque de l’accrocher, mais finalement tout se passe naturellement et sans trop de contorsion digitale, ouf. La lunette bien large et lisible, crantée comme il se doit sur 120 clics unidirectionnels, s’avère parfaite a manipuler, telle l’outil sous marin qu’elle est. Aucun jeu, chaque clic est franc et net, demandant ce qu’il faut de force a appliquer pour être sur de ne pas la faire tourner par accident, tout en ne demandant pas trop d’effort, bref, parfait. 

Le cadran choisi est donc le full lume, comprenez blanc et luminescent. Pas d’index lumineux qui ressortent dans l’obscurité, mais au contraire l’ombre des index qui se détachent d’un cadran totalement visible. C’est un exercice évidemment plus compliqué, les marques voulant souvent en faire trop, et on se retrouve avec un phare quasi illisible, ce qui n’est pas le cas ici, puisque la marque a su, comme à son habitude, faire preuve de pondération. Alors oui, c’est moins flashy que chez certains concurrents, mais vous l’aurez compris, chez Squale, on fait des montres efficaces, pas pour épater la galerie, et c’est tant mieux. Les index justement, imprimés, sont de forme rectangulaire, à l’exception de celui à midi, en forme de triangle inversé, ceux de 12h, 3h, 6h et 9h étant d’une teinte différente des autres, se contentant d’un noir discret. Si les aiguilles heures et minutes ne font pas dans la fantaisie, la trotteuse elle, se signale avec sa quasi-extrémité en forme de lollipop reprenant le rectangulaire des index. Le verre saphir plat biseauté dans son périmètre, donne lui, un effet rehaut assez saisissant. Le fond aussi est joliment décoré sans en faire des tonnes, c’est comme sur toutes les productions de la manufacture, particulièrement bien dosé.

 

Coté complication c’est bien simple, il n’y en n’a pas ! Cette montre n’a que deux fonctions, vous donner l’heure, et calculer votre temps de plonger, n’importe quel autre fonction pouvant la détourner de son but premier est donc fort logiquement bannie ! 3 aiguilles sur fond full lume, une lunette rotative, de l’efficacité, et c’est tout, c’est un outil, il se doit donc de faire dans l’efficacité, mission réussie.

Ce bracelet, nous l’attendions, puisque lorsque nous l’avions découvert sur Time to Watches à Genève, il n’était pas encore disponible, mais l’attente de quelques semaines supplémentaires valait le coup. Tout d’abord il est esthétiquement très réussi, et même si nous avions très peur de son rendu très… brillant, il est parfaitement assorti à la montre, et ne fait absolument pas clinquant, ce qui n’était pas gagné d’avance. Le traitement du centre de chaque maillon lui donnant d’ailleurs une profondeur visuelle bienvenue. Revers de la médaille, les traces de doigts, autant en plongée cela ne pose pas de problème, autant en soirée, amis maniaques, bon courage ! Autre petite doléance, un fermoir très dur à la réception, lors des premières manipulations, mais s’adoucissant un peu au fur et à mesure, sachant que nous sommes probablement parmi les tout premier à en recevoir un exemplaire, gageons que les suivantes corrigeront aisément cette légère déconvenue, tant il est agréable au porté. Autre remarque, nous aurions apprécié un micro-réglage « glissant », en lieu et place de la traditionnelle goupille sur quatre positions, cela dit, nous mettrons un bon point pour l’extension de plongée intégrée et bien étudiée. Le fermoir à double sécurité est bien évidemment signé.

 

Pas de révolution coté salle des machines, avec un ultra classique Sellita SW-200 en grade « élaboré ». L’assurance d’un travail bien fait et sans fioriture, dans cette gamme de prix, et compte tenu de la philosophie de la montre, c’est parfaitement cohérent. Battant toujours à 28 800 alt/heure, et offrant 38 heures d’autonomie, il s’est montré parfaitement précis, n’affichant qu’une dérive de +12 secondes sur une période de mesure de sept jours, avec 12 heures au poignet, pour autant en statique, montrant un réglage parfait. Sa fiabilité n’étant plus a démontrer, et sa maintenance, à la portée de n’importe quel horloger qualifié, il est le compagnon logique de cette 1521. 

Une fois au poignet, c’est une sensation un peu étrange. C’est une montre oui, mais il s’agit surtout d’un outil, un très bel outil, capable de faire parler en soirée, mais jamais aussi à l’aise que dans son milieu naturel, l’océan. Et aussi bizarre que cela puisse paraitre, cela se ressent immédiatement, pour notre plus grand bonheur. Et puis il y a aussi ce sentiment d’être remonté aux sources, de porter un vrai morceau d’histoire, et de la contempler à chaque fois que l’on regarde l’heure, avec ce coté hypnotique du cadran full lume d’un blanc pur. C’est d’ailleurs une montre de puriste, de « celui qui sait », pas de celui qui veut paraitre avec la dernière tocante à la mode, avec une Squale, on sait au premier coup d’œil que nous avons affaire à un amateur, un vrai.

Le confort n’est jamais pris en défaut, malgré le poids un peu élevé sur ce bracelet acier, notamment grâce à un excellent posé. La lisibilité n’a jamais non plus été prise en défaut, de jour comme dans la pénombre, grâce à sa simplicité d’affichage ainsi que son excellent contraste cadran/index/aiguilles. Nous l’avons dit, si le bracelet nous est apparu quelque peu récalcitrant aux premiers instants, enfin aux premières manipulation, il s’est clairement adoucis au bout de quelques temps, et une fois ce rodage effectué, il ne devrait plus se signaler que par son agréable éclat. 

 

Une vraie plongeuse historique capable de vous accompagner dans toutes vos aventures, sérieuse, originale,  pour un budget de plus ou moins 1 500€ ? Cette Squale, ou l’une de ses sœurs mérite clairement votre attention, tant derrière un sérieux non feint, elle sait se faire charmeuse et attachante, au point de ne plus vouloir la quitter quelques soit les circonstances.