Par VDB | le 31/10/20
Mazda continue de décliner ses gammes. Et surtout, comble les trous qui pouvaient subsister, notamment entre le petit CX-3 et le CX-5, avec le CX-30 qui nous intéresse aujourd’hui. Alors, l’esprit est il toujours là, et surtout comment se positionne vraiment ce nouvel modèle ?
Esthétiquement, les amateurs de la marque ne seront pas perdus, c’est le moins que l’on puisse dire ! En effet, si vous avez les traits du CX-3 en tête, vous les retrouverez en légèrement plus grands, quasiment tels quels avec notre star du jour. Si c’est la Mazda 3 votre point de référence, rehaussez là, ajoutez-y quelques enjoliveurs noir mat, et le tour est joué ! Mais cela ne saurait être une critique, bien au contraire, tant le design récent est réussi chez le constructeur Nippon. Discret mais statutaire, classe mais sobre, en un mot comme en dix, de bon gout. Son gabarit la rend un peu difficile à positionner, en effet, elle se place plus comme un gros crossover que comme un petit SUV compact. Non, ce n’est définitivement pas les SUV généraliste qu’elle vise, mais bel et bien ces « entre-deux » premium que peuvent être les BMW X2, Mercedes GLA, Audi Q2 et autre Lexus UX. Pas trop rehaussé, seules ses roues de 18’’, qui ne font pas particulièrement grandes, nous donne un indice sur ses dimensions. D’ailleurs, si ce qui caractérise le premium est l’attention aux détails, le meilleur exemple en est peut être les feux arrière, certes bien dessinés, mais qui, avec cette forme cylindrique qui repart vers l’avant, et son clignotement progressif, apportent bien plus que ce que l’on aurait pu imaginer au premier abord.
L’intérieur n’est pas plus dépaysant, puisque l’on y retrouve tout ce qui caractérise ses petites sœurs, autant en termes de finition, dont les matériaux ainsi que les ajustements sont toujours parfaits, que de design, avec ce dessin très horizontal. Cependant, attention à vos choix de couleurs, en effet les inserts en cuir bleu nuit de notre version d’essai pourraient ne pas convenir à tout le monde. Seul point notable au tableau de bord, une double jauge à carburant, l’une identique à ce que l’on trouve sur n’importe quel véhicule, l’autre étant plus portée sur la gestion de l’autonomie.
L’habitabilité reste le point clef de notre CX-30, et compte tenu de son gabarit, elle peut être considéré comme très bonne, un poil meilleure que ses concurrente même, et tout à fait suffisante pour une famille de quatre personnes, coffre compris. La position de conduite, légèrement surélevée par rapport à une berline, mais moins haute que celle d’un SUV, apparait confortable en proposant une bonne visibilité. D’autant que l’afficheur tête haute de qualité, c’est-à-dire projetant directement sur le pare-brise, fait partie de la dotation, avec une fonction intéressante de rappel du détecteur d’angle mort, sous forme d’écho visuel et sonore.
A contrario, la lecture des panneaux de limitation de vitesse a semblée régulièrement… aux fraises ! Coté audio, le système badgé Bose fait le job avec brio et se contrôle via une interface agréable, son seul poil faible résidant dans l’absence d’un réglage de medium, qui permettrait de vraiment changer de dimension.
La mécanique ne nous est pas inconnue, puisqu’elle équipait déjà la Mazda 3 essayée il y a quelques mois. Néanmoins elle se trouve ici renforcée d’une micro-hybridation avec fonction i-stop et désactivation de 2 cylindres, dont nous allons pouvoir juger de l’efficacité. Si la valeur de puissance n’évolue pas, le caractère non plus, doux et rond à l’origine, doux et rond il reste aujourd’hui, la micro-hybridation ayant même renforcé ce trait de caractère. Mais avec ce petit surplus de couple à bas régime, il permet à ce moteur, peut être un peu juste sur le papier, d’emmener dignement notre CX-30.
Evidemment il ne s’agit aucunement d’une sportive, et les reprises en 5e ou 6e pourraient être qualifiés de timides, voir de nonchalants, mais plus à cause de la longueur toute autoroutière de ces rapports que par un manque de souffle mécanique. La contrepartie étant une consommation parfaitement maitrisée de 6.3l 100km relevée, soit 0.7l/100km de moins que la « 3 », pourtant mieux dotée d’un point de vue aérodynamique. A noter que la boite de vitesse se manie par le biais d’un très joli levier, précis, et doté de débattements relativement courts.
Si son moteur n’a pas grand-chose de sportif, son châssis, lui, se montre dynamique à souhait, probablement pas loin d’être la référence en ce domaine. Son « touché » de route parfait, faisant remonter ce qu’il faut d’informations, sans jamais se désunir même en haussant le rythme. Il faut dire qu’avec sa hauteur contenue ainsi que son setup relativement ferme, il met les petits plats dans les grands, sans que le confort ne soit jamais problématique pour les trajets en famille. Seules quelques trépidations du train arrière sur route très dégradée viennent un peu ternir le bilan, qui reste cependant largement positif, puisque l’on n’attaque pas tous les jours ! Si les freins sont parfaits, ils se manipulent via une pédale un peu dure, et qui peut surprendre la première fois.
A contre-courant d’un point de vue technique avec son moteur 2l pour 122cv qui joue les charmeurs, bien moins chère que ses concurrentes directes, dotée d’un rapport subtilité/dynamisme étonnant et d’un raffinement rare, cette Mazda, tout comme ses petites sœurs, vise juste, et ne manque guère que d’un peu de notoriété pour se rencontrer un peu plus sur nos routes. Un choix d’épicurien sans aucun doute.
Version essayée : Mazda CX-30 Sportline 2.0L Skyactiv-G M Hybrid au tarif indicatif de 32 984€ttc