Par VDB | le 29/09/20
Si Toyota s’est approprié avec bonheur l’hybridation, il y a largement plus de 20 ans maintenant, ce système se trouve désormais décliné sur quasiment tous ses modèles. Ainsi, loin des Prius ou autres Yaris, qui ont fait sa réputation, c’est le RAV4 que nous essayons aujourd’hui, et quitte à choisir une Toyota, autant qu’elle soit aussi dotée des quatre roues motrices.
En bonne Toyota, à quatre roues motrices donc, qui se respecte, et un peu à l’image de la génération précédente, notre RAV4 présente un look toujours un peu massif, visant à instaurer d’emblée la confiance. Mais le talent des designers apparait remarquable, avec une foison de petits détails, ainsi qu’un gros travail sur les volumes. Cette version est probablement la première qui se fait autant charmeuse lorsqu’on rentre dans le détail. Si la face avant bien verticale apparait rassurante avec ses yeux froncés, entourant une calandre en forme de gueule béante, les flancs fortement nervurés surplombés par une ligne de toit légèrement descendante vers l’avant, effet accentué par le toit noir, et un arrière oubliant la verticalité toute vaisselière de l’ancienne version pour des lignes horizontales rappelant un peu l’avant. Aucun doute, cela respire la solidité tout en se montrant valorisant et agréable à l’œil prenant le temps d’observer. La livrée blanche soulignée du toit noir, ainsi que les jantes, passages de roues et bas de caisses mettent particulièrement en valeur le design général, et même un certain dynamisme, bien plus que d’autres combinaisons de couleurs. Les jantes de 18’’de taille visuellement parfaites, ne paraissent pas énormes, compte tenu du gabarit ce RAV4. Il en ressort un look statutaire et rassurant, qui faisait peut-être un peu défaut à la génération précédente, qui semblait esthétiquement un peu monolithique.
L’intérieur offre un peu les mêmes caractéristiques, mais en un poil plus austère. Aucun doute concernant le sérieux de fabrication, matériaux et ajustements se montrant au niveau, mais une touche de fantaisie aurait malgré tout fait beaucoup de bien à notre Toyota. A ce titre, seul le revêtement des boutons de climatisation, Drive mode, réglages de son et poignées de porte en caoutchouc offrant un grip, ainsi que des dessins proches de celui d’un pneumatique sortent du lot.
L’écran central autant que le combiné instruments sont clairs, complets et lisibles, mais presque aussi triste qu’un minitel ! Cela dit le système de camera à 360° est remarquable, avec la possibilité, d’une simple pression sur une touche, d’assister à un tour des environs, pratique autant dans la jungle urbaine qu’en tout terrain. L’espace à bord ne manque jamais, ni pour les cinq passagers, pas plus que pour leurs bagages, le coffre avouant jusqu’à 580dm3. Le système audio badgé JBL, semble tout à fait capable du meilleur, lorsque la source est de qualité, mais son rendu physiologique, avec des basses proéminentes peut vite devenir envahissant, voir fatiguant, sur une radio FM de qualité moyenne. Il prodigue dans ces cas-là la désagréable sensation d’imposer en permanence un loudness, que le réglage sur trois bandes de l’égaliseur permet néanmoins d’endiguer un peu.
En bon hybride qu’il est, notre SUV démarre en électrique, le renfort du 4 cylindres de 2.5l de cylindrée intervenant logiquement assez rapidement. Fort de 222cv, cet ensemble n’est jamais à la peine, et dynamise agréablement une voiture qui n’a rien d’un poids plume. Si la transmission CVT qui l’accompagne fait régulièrement l’objet de critiques acerbes, nous répèterons une fois de plus qu’avec un minimum de respect pour son mode d’emploi, l’ensemble devient parfaitement recommandable. D’autant que la bonne insonorisation protège efficacement les passagers de tout désagrément sonore, et il faut vraiment écraser l’accélérateur pendant de longues secondes pour se trouver incommodé, et probablement en excès de vitesse…
Autre point fort, la consommation, ressortant à un peu moins de 5.5l/100km. Excellent pour une auto de ce gabarit et de cette puissance, et associé à un réservoir à la contenance de 55l, à vous les long voyages. Si beaucoup de concurrents se sont mis à l’hybridation ces dernières années, on ne peut que constater que Toyota maitrise cette technologie sur le bout des doigts, gardant pour le moment encore, ce petit je ne sais quoi qui fait penser qu’ils ont une demi-longueur d’avance sur la concurrence. Et puis, en bonne Toyota qui se respecte, les capacités hors bitume, si elles ne font pas d’elle une franchiseuse, lui permet d’aller bien plus loin dans les chemins boueux que nombre de ses congénères.
Le comportement routier, de son coté, se révèle sans surprise. Restant neutre en toute circonstance, et passant la puissance sans aucun problème quelques soient les conditions d’adhérences. Nous ne saurions trop, à ce sujet, vous conseiller d’opter pour cette variante, plutôt que pour sa petite sœur pure traction, qui nous avait donnée des sueurs froides sur route humide, et ce, même en mode eco ! Si elle ne se montre pas particulièrement dynamique sur tracé torturé, elle ne se désunie pas non plus, prenant peu de roulis mais un peu de tangage, et surtout préservant toujours un confort de haute volée, tout proche des références de la catégorie.
Sérieuse cette Toyota, l’est indubitablement. Peut-être un peu trop en ce qui concerne son intérieur, elle fait plus que se rattraper par son design extérieur, son habitabilité et son confort, sans oublier une partie mécanique efficace et charmeuse pour peu qu’on la respecte. La réputation de fiabilité ainsi qu’une parfaite maitrise de l’hybridation la place assurément dans les références de la catégorie, en en faisait un choix, certes moins glamour que certaines propositions Française, mais tout aussi valable.
Version essayée : Toyota RAV4 Collection Hybrid Dynamic Force AWD-i au tarif indicatif de 52 000€ ttc