Par VDB | le 19/06/20
Génération après génération, puisque nous en sommes, en simplifiant, à la quatrième, le Suzuki Vitara poursuit son bonhomme de chemin. De petit 4x4 à la mode, il se trouve désormais sur un segment à la mode, avec toute la légitimité de son antériorité, mais une concurrence bien plus féroce. Alors pour rester dans le coup et tenter de faire son trou, notre petit SUV, toujours disponible en quatre roues motrices, s’équipe aujourd’hui d’une intéressante mécanique micro-hybride maison, suffisant pour se démarquer ?
Plus 4x4 que crossover, c’est la première pensée qui nous vient à l’esprit en découvrant ce Vitara. Assez massif, il est bien plus subtil dans son design qu’il n’y parait, avec une face avant portée par un capot moteur bien horizontal, mais souligné par son aspect « coquille » descendant assez bas sur les ailes. Le S majuscule et stylisé, se trouve lui encadré de 6 grosses barrettes chromées qui ne font pas dans la finesse, mais donnent une certaine dynamique en semblant pointer vers une partie basse quelque peu carnassière. Le profil est le plus réussi, sous ses airs de ne pas y toucher, le pli de tôle juste en dessous des surfaces vitrées, et surtout la grande nervure plongeant depuis l’aile arrière dans une jolie vague vers la naissance de l’aile avant, permet des jeux de lumières insoupçonnés dans notre discret gris métallisé. Et si la poupe parait la plus discrète, pour ne pas dire banale, elle prend vie sous l’effet d’une signature lumineuse, elle aussi bien plus travaillée qu’il n’y parait. Le résultat, s’il n’est pas un premier prix de beauté, est homogène, en nous donnant un petit 4x4, discret mais inspirant confiance, et paraissant bien plus grand qu’il ne l’est en réalité.
L’intérieur est traité dans le même esprit, du sérieux sans esbrouffe, avec une finition en net progrès, notamment sur les ajustements ne prestants guère le flanc à la critique. Dommage que Suzuki ne cherche pas à mieux dissimuler les quelques plastiques durs encore présents, notamment sur la partie haute des contre portes ou la console centrale. D’autant plus dommageable que la présence d’alcantara sur ces mêmes contre portes rehaussent sensiblement le niveau. Et que dire des sièges, s’ils se montrent à la fois suffisamment enveloppants et confortable, leur revêtement et surtout leurs motifs, rappelant un peu la structure d’un pneumatique, vaut à lui seul le coup d’œil !
Et comme quelques détails bien sentis, tel l’horloge analogique (à aiguilles donc), devenu bien rare de nos jours, rehaussent le tout, il en résulte une atmosphère agréable au quotidien. L’habitabilité est tout à fait correcte pour quatre personnes, même aux places arrière ou seuls les plus d’1m85/90 pourraient commencer à tutoyer le toit. Le coffre se trouvant dans une bonne moyenne, voit son agrément renforcé par des dimensions bien au carré.
Le système audio, non badgé, joue la simplicité, et pourrait s’avérer dans la bonne moyenne s’il proposait un réglage des mediums en plus des graves et aigus. Tel quel, la qualité du son radio et juste correct, les choses s’améliorants grandement avec une source numérique de qualité.
Le chapitre motorisation s’annonçait d’emblée comme le plus intéressant, avec l’introduction du système micro-hybride passant à 48V sur ce Vitara. Un système développé en interne, ce qui est suffisamment rare pour être souligné, et qui se montre particulièrement efficace en fonctionnement, d’autant qu’il se gère seul sans aucune action de la part du conducteur. En effet si le petit 4 cylindres turbo essence perd 11cv dans la bataille (129cv désormais), la greffe de l’alterno-démarreur lui apporte un vrai plus, notamment en couple avec un bonus de 50Nm disponible instantanément. Et ça marche, que ce soit à 1 500trs/min ou à plus de 5 000trs/min, rien ne parait pouvoir entamer les bonnes dispositions de cette mécanique, semblant bien plus grosse qu’elle ne l’est en réalité.
Cerise sur le gâteau, la gestion électrique du ralenti (le système entraine le moteur qui continue de tourner sans consommer de carburant), apportant un confort inédit pour ce type de dispositif. Une consommation moyenne s’établissant aux alentours de 6,2 l/100km et pouvant descendre assez aisément en dessous venant couronner les excellentes dispositions de ce moteur. Seule petite ombre au tableau, la commande de boite, légèrement accrocheuse (surtout au passage de la marche arrière), ne vient heureusement pas trop gâcher cet excellent agrément mécanique.
Le comportement routier, lui n’apporte pas vraiment de surprise, sûr et suffisamment confortable pour un usage familial, sans être le mètre étalon de la catégorie, il se démarque surtout par la possibilité rare d’être choisi en quatre roues motrices. Pas aussi sophistiqué que la transmission équipant le Jimny, il propose malgré tout des capacités hors bitumes de haut vol, tout en étant bien plus léger, confortable, pratique, et pour tout dire familial que ce dernier.
Neige, montagne autant que chemins boueux ne lui font pas particulièrement peur, sans compter une vrai sécurité tout temps. Ce Vitara profite de plus de son excellent moteur pour se montrer silencieux, les bruits de roulement étant bien filtrés, seuls quelques sifflements aérodynamiques peuvent se montrer présents par fort vent latéral.
Discret au premier abord, mais bien sous tout rapport, ce petit Suzuki est en mesure de faire la différence avec sa transmission à quatre roues motrices, et surtout sa mécanique ultra moderne particulièrement efficace et agréable (que nous avons hâte de tester dans la plus légère Swift sport !). S’il n’est pas la star de la catégorie, ses arguments atypiques ainsi que son antériorité en font une valeur sûre à ne surtout pas oublier au moment de la décision, tant ce Vitara sait se montrer attachant et corvéable à merci, tout en étant plutôt bien placé en termes de tarif, un choix malin en sommes.
Version essayée : Suzuki Vitara 1.4 Boosterjet Hybrid Style Allgrip au tarif indicatif de 28 640€ TTC