Par VDB | le 21/06/19
Après le lancement réussi du DS7 Crossback, un nouveau pari attend DS avec une DS3 CrossBack tout aussi importante. En effet, si le SUV compact (mais pas tant que ça !) marquait une vraie rupture avec la gamme existante pour se positionner en pierre angulaire d’un développement futur, le petit crossover le représente, lui, ce futur, et une promesse de volume plus important en prenant la suite d’une citadine à succès, nécessaire au déploiement de la marque. Alors, pari réussi ?
De prime abord, cette DS3 CrossBack pourrait passer pour une déclinaison de se petite sœur DS3 tout court, il n’en est pourtant rien, cette dernière cédant purement et simplement sa place. Il y a bien sur un air de famille évident entre les deux modèles, en bien entendu plus moderne, plus dans l’ère du temps pour la petite dernière. Cela dit, le profil reprenant l’aileron de requin au niveau de la vitre arrière ne laisse aucun doute, les propriétaires de la précédente version ne seront pas dépaysés, malgré le passage aux cinq portes. Ce passage s’accompagne par une croissance générale, y compris en hauteur, mini-SUV oblige. L’avant est peut-être celui qui s’affranchi le plus de son ainée, pour se rapprocher du DS7 CrossBack, notamment pour la calandre ainsi que la partie basse. Les feux de jours sont par contre inversés, et les phares totalement inédits, beaucoup plus travaillés, un peu torturé même. On ne la confondra pas avec une autre. D’autant qu’en inédit matrix LED dans la catégorie, leur efficacité et tout simplement bluffante.
Les feux arrière ainsi que tout ce qui se passe au-dessus marquent un autre point de convergence entre les deux sœurs, mais la partie basse est profondément différente, avec une approche originale. En effet, les échappements, accompagnés du pare-chocs seront différents en fonction de la motorisation. Une grosse sortie de chaque coté sur notre version 155cv, double sorties accolées sur les versions 130cv essence ou diesel, et simple canule en dessous. Le caractère global ne manque pas, et si l’avis général semble positif, ce parti-pris pourrait rebuter certains acheteurs.
L’intérieur est du même acabit, entre points communs avec la DS7 CrossBack et différences flagrantes. On retrouve le même design à base de losange ainsi que la même obsession pour la qualité des matériaux. Cuir de qualité arborant des surpiqûres « point perle », surfaces métalliques arborant un guillochage « clou de Paris », plastiques moussés, rien ne manque. Un bonheur n’arrivant jamais seul, les assemblages semblent également difficiles à prendre en défaut. Si la marque se revendique de la catégorie premium, elle le prouve sans conteste avec cet intérieur. L’espace à bord, s’il est plus important que la version précédente, ne fait pas figure de référence, la faute à un gabarit dans les plus compact de la catégorie.
A défaut, elle présente néanmoins un bon rapport encombrement/habitabilité.
L’écran central multifonction, lui, repris tel quel de sa grande sœur, parait agréablement surdimensionné dans cet environnement plus confiné.
Le système audio Focal Electra, fait lui aussi toujours autant preuve de retenu, basses maitrisés, et aigu ciselés au programme, pas d’esbrouffe, mais la musique avant tout.
Longue impulsion sur le joli bouton de démarrage, et le 3 cylindres de 1 199cm3 se réveille dans une légère vibration. 3 cylindres, il ne peut le cacher à froid, mais cela va vite passer, et à part au déclenchement du start/stop, il se rattrapera avec une voix agréable lors des montées en régimes. Plutôt dynamique d’ailleurs ces montées en régime. Sans transformer la voiture en sportive, il la rend sans conteste assez dynamique. D’autant plus en basculant le drive-mode en sport. A vrai dire ce moteur s’adapte à toutes vos humeurs, cool, voir discret en « eco », c’est un compagnon corvéable à merci. La consommation dépendra forcement de votre conduite, mais 7l/100km de moyenne parait une base raisonnable. La boite EAT8 complète à merveille ce tableau mécanique, avec sa capacité à se faire oublier.
Inaugurant un nouvelle plateforme PSA, nous attendions impatiemment cette DS3 CrossBack au… tournant ! Une fois de plus, pas de mauvaise surprise tant le groupe maitrise les liaisons au sol au sens large du terme. Confortable, même avec les grandes roues de 18’’, dynamique à la demande, et mettant parfaitement en confiance conducteur et passagers, le châssis est très largement à la hauteur de la réputation du constructeur. Même la garde au sol surélevé pour cette configuration SUV ne parvient pas à mettre à mal les sensations de conduites.
Incontestablement premium, et valorisante, présentant un look tranché, autant qu’une atmosphère intérieure très haut de gamme, cette DS CrossBack impressionne par son niveau de maitrise pour un constructeur aussi jeune, même s’il bénéficie du soutient d’un grand groupe. Nous ne pouvons néanmoins que nous poser la question de la pertinence du remplacement de la DS3 par cette DS3 Crossback, qui si elle positionne plus haut, affiche des tarifs en conséquence, et donc globalement élevés. Et s’ils sont pleinement justifiés par les qualités de l’auto, certains possesseurs de DS3 « d’entrée de gamme » pourraient se trouver fort dépourvus au moment du remplacement, en souhaitant que cela ne porte pas préjudice à la carrière de cette bien importante nouvelle venue.
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