Par VDB | le 04/06/19
Si Mitsubishi Motors reste un acteur relativement discret en France, il y a bien un modèle qui trouve, depuis plus de cinq ans maintenant, un écho particulièrement favorable sur notre marché. L’outlander, puisque c’est de lui dont il s’agit, se présente sous la forme d’un SUV compact plutôt grand pour la catégorie. Mais ce ne sont ni ses qualités esthétiques, discrètes elles aussi, ou de confort qui lui ont permis de rencontrer son public, mais bien son aspect technologique, lui qui se présente en pionnier de l’hybridation rechargeable. Alors à l’heure ou cette technique prend de l’ampleur, qu’elle place reste-t-il pour ce précurseur ?
Gros SUV donc, à la croisée des chemins avec les vrais baroudeurs, son look reste relativement discret, notamment de profil, avec ses longs porte-à-faux. Les faces avant, avec son gros logo, ses chromes abondants supportant les phares à LED, et arrières, plus verticale aves ses appendices aérodynamiques et ses feux revenants sur le hayon, sont assez réussies, ne cédant jamais à la banalité, tout en écartant le risque d’effrayer les acheteurs potentiels. Les plus attentifs remarqueront la présence d’une trappe de chaque côté, en toute logique il en faut une pour le plein de carburant fossile, pendant que l’autre ouvre sur les connecteurs de recharge électrique.
L’intérieur se présente un peu de la même façon, suffisamment discrète pour n’effrayer personne, avec quelques touches bienvenues, tels les sièges au dessin matelassé très agréables. Les matériaux, sans être premium, donnent une bonne impression de qualité, et l’ergonomie s’avère être quasi sans faute, si ce n’était ce satané bouton de défilement de l’ordinateur de bord toujours planqué derrière le commodo des clignotants.
Autre point de détail légèrement agaçant, les commandes de fonctionnement des différemment mode de fonctionnement hybride sont répartis en pas moins de quatre boutons, dont un (ECO) tout seul au tableau de bord alors que les autres sont au pied du levier de vitesse. Ça commence à faire beaucoup, les « EV » et « SPORT » gagneraient à rejoindre le « SAVE CHARG » en un bouton unique.
Par contre les indications au combiné instrument sont, elles, suffisamment explicite, ce qui n’était pas gagné d’avance compte tenu du nombre important de modes de fonctionnement différents. L’habitabilité de son coté est bonne, même le coffre, dans la bonne moyenne suffira dans une immense majorité de cas, mais il est à noté qu’il n’existe plus en version 7 places.
C’est avec plaisir que nous avons retrouvé le système audio, badgé Rockford Fosgate, qui nous avait agréablement surpris sur l’Eclipse Cross. Pas la signature la plus prestigieuse, mais assurément une bonne pioche pour les amateurs de musique en balade.
La mise en route se fait dans le plus grand des… silence. Pas de mise en chauffe systématique du moteur thermique ici, à moins de basculer en mode sport, ou d’être à sec en électricité, nous partirons donc en électrique. A vrai dire la grande force de cet Outlander, c’est d’être efficace, même si on ne s’en occupe pas. Mais si on prend le temps de de s’en occuper, alors les consommations vont vraiment descendre tout en renforçant le confort de conduite. Le mode normal porte assez mal son nom, puisqu’il va privilégier à outrance l’électrique jusqu’à l’avoir vidé complétement, puis passer sur le thermique. Si cela est cohérent lorsque l’on ne fait que la ville, c’est moins malin lorsque l’on prend la route, et le mode « SAVE », plus mixé, est le vrai mode normal selon nous. La consommation sera très variable en fonction du type de trajet, allant de 0l/100km si vous parcourez moins de 45km, jusqu’a 10 ou 11l/100km si vous effectuez de très longue distance sans recharge électrique.
Durant notre essai varié, la moyenne fut de 6l/100km avec une seule recharge test sur secteur (10km d’autonomie gagnée en approximativement une heure sur prise domestique), intéressant pour un SUV de deux tonnes ! Par contre nous aurions appréciés cinq litres de plus dans le réservoir, là, c’est quand même un peu juste.
La boite de vitesse à variateur nous a agréablement surprise, le moteur se montrant bien plus discret que nombre de ses concurrents sous fortes accélérations, et les performances, de leur coté se sont avérés plus que suffisantes. Enfin, en jouant avec les palettes situées derrière le volant, nous auront la possibilité d’optimiser la recharge de la voiture tout en fluidifiant la conduite, l’habitude se prenant vite.
Le comportement routier fait preuve de maitrise, et de confort. Bonne voyageuse, cet Outlander pourra même se dévergonder légèrement en basculant sur le mode sport, un peu plus dynamique, mais évidemment pas sportif malgré les 230cv promis. Pour la descente du Turini, on repassera, mais pour un petit décrassage matinal, pourquoi pas ! C’est surtout un grand sentiment de maitrise, qu’inspire ce Mitsubishi, à l’aise au quotidien, il peut donc faire un petit peu de sport à l’occasion, et même se perdre dans les sous-bois, voir un peu plus loin, le passage en quatre roues motrices et le simili blocage de pont étant au programme.
Abouti, Mitsubishi avait lancé un pavé dans la mare il y a cinq ans, avec ce plug in hybride nouvelle génération, et si les propositions se multiplient aujourd’hui, il reste aux avant-poste grâce à des évolutions par petites touches. Sa grande force est de se faire bien plus simple qu’il ne l’est, en n’imposant pas de fastidieux paramétrages, et surtout en n’oubliant pas qu’il est un véhicule familial et accueillant, ou quand la technologie s’efface au bénéfice de l’efficacité.
Version essayée : Mitsubishi Outlander PHEV Twin Engine 4WD Intsyle au tarif indicatif de 50 167€ TTC