Par VDB | le 03/05/19
Chez Audi on ne fait jamais la même erreur deux fois, et après s’être raté commercialement (parce que techniquement c’était intéressant !) il y a vingt ans avec l’A2, le constructeur repart d’une feuille blanche pour lancer en 2010 un nouveau modèle citadin, l’A1. Bingo, avec un style dans l’ère du temps et des ambitions techniques plus raisonnables, elle trouve son publique en permettant au constructeur de proposer une gamme couvrant l’immense majorité des segments possible. Après huit ans de bons et loyaux services, cette A1 se renouvelle, exclusivement en version SportBack, cinq portes donc, en grandissant légèrement, comme tout le monde, et se voulant un peu plus agressive et chargée technologiquement, alors action !
Nous n’allons pas parler ici du design de l’A1, mais du design de « notre » A1, Audi nous ayant confié une version qui fait lever les pouces et aiguise la curiosité des passant. Basée sur une finition S-LINE, peinte d’un chatoyant « bleu turbo » relevé d’un toit noir et de jantes blanches (ça en fait des couleurs pour une seule voiture !), il ne s’git ici aucunement de faire dans la discrétion, et il faudra assumer. Tout d’abord l’entretien, garder un toit noir et des jantes blanches parfaites, ça occupe. Et puis le regard des autres, certes généralement bienveillant, mais il faudra choisir en connaissance de cause.
Pour un essai c’est parfait, et cela rehausse agréablement l’agressivité naturelle du trait de cette nouvelle mouture, avec notamment un profil râblé au service d’une face avant ajourée la faisant passer pour plus grosse et sportive qu’elle n’est. Les porte à faux limités repoussant les roues aux quatre coins renforcent ce côté dynamique de la ligne de caisse plongeant vers l’avant. Une citadine prête à en découdre.
A bord, réputation Audi oblige, la finition se fait soignée pour la catégorie, avec ajustements au cordeau, et qualité de matériaux difficile à prendre en défaut. L’ambiance est, certes un peu froide, mais objectivement on ne peu pas reprocher grand-chose. L’écran tactile de bonne dimension, légèrement incliné vers le conducteur se montre de plus, particulièrement réactif, et suffisamment intuitif.
L’habitabilité nous a semblé bonne pour une citadine, les places arrière étant tout à fait utilisable pour deux adultes de taille moyenne. Le coffre étant suffisant pour aller faire les courses de la semaine, mais oubliez le camping à quatre avec toile de tente, sacs de couchage et réfrigérateur, elle n’est pas faite pour ça !
L’ensemble audio, signé BANG & OLUFSEN, se fait discret dans le sens ou, en bon système hi-fi, il privilégie l’écoute de la musique, aux artifices. Ses réglages son corrects, puisque s’il ne propose qu’un égaliseur deux bandes (graves et aigus), il y ajoute un réglage du subwoofer en plus de quelques modes surround.
Une impulsion sur le joli bouton chromé apporte un sentiment d’incrédulité accompagnant les vibrations prononcées du petit 3 cylindres de 999cm3, le tout accompagné d’un bruit assez désagréable de l’extérieur, le moteur restant fort heureusement quasi inaudible de l’intérieur. Ce sont d’ailleurs ses seuls défauts, tant il fera preuve, une fois en mouvement, d’efficacité, donnant même l’impression de proposer plus que les 116cv de la fiche technique.
De plus, en fonction du Drive mode sélectionné, il sera possible d’amplifier légèrement le bruit proposé, avec une note assez suggestive. Il se montre souple en bas, plein en transition, et monte en régime avec une joie communicative. Accompagné de la très bonne S-Tronic à 7 rapports, il sait tout faire, et pourrait presque faire passer cette citadine pour une micro-sportive. Un bonheur n’arrivant jamais seul, il se montre même frugal, se contentant d’à peine 7l/100km voir un peu moins en conduite économique.
Le châssis de cette petite Audi fait lui aussi preuve d’une grande maitrise, et pour tout dire propose probablement le meilleur compromis confort/tenue de route du segment. Le confort, certes un peu ferme mais bien présent, n’empêchant pas une tenue de route tout bonnement exceptionnelle, étant tout à fait capable d’encaisser plus de puissance (jusqu’à 200cv pour le moment).
Et s’il n’est pas des plus ludique, il est impressionnant d’efficacité, montrant un soupçon de sous-virage rassurant pour le novice se laissant embarquer dans un rythme le dépassant. Du grand art.
Par contre le rayon de braquage s’avère un peu juste pour une citadine.
Au final, le ramage à 3 cylindres de cette A1 se montrerait presqu’à la hauteur de son plumage évocateur, c’est le plus beau des compliments que l’on puisse lui faire. Epouvantail de la catégorie, avec sa dynamique, sa finition, son équipement et son image, cette Audi fait payer bien cher ses qualités, mais comme on dit chez les caves, « le prix s’oublie, la qualité reste », et la valeur de revente devrait compenser quelque peu l’investissement.
Version essayée : Audi A1 SportBack S-Line 30TFSI S-Tronic au tarif indicatif de 36 845€ TTC