Par VDB | le 18/04/19
Volvo et break, une tradition qui perdure depuis les années 50, bien que dans l’imaginaire populaire, l’histoire ne débute réellement dans les années 70 et 80, avec la série 240, sa tête au carrée, sa capacitée de chargement à faire fantasmer un antiquaire, et sa fiabilité toute ferroviaire. A l’heure où les SUV font la loi, y compris chez Volvo, une telle tradition ne s’oublie pas, et mode ou pas mode, il y a toujours un, ou plusieurs breaks dans la gamme. Héritière d’une telle dynastie, le V60 se veut aujourd’hui bien évidemment beaucoup plus raffinée.
Bwoarf, quelle présence. A la fois puissant et subtil, fin et volumineux, identifiable au premier coup d’œil, tout en affichant une modernité indiscutable. Les designers ont bien bossé !
Il faut dire qu’avec une ligne bien plus aplatie que sa sœur XC60, elle nous joue le coup de la bête tapie prête à bondir cette V60. Sa longueur masque d’ailleurs parfaitement sa largeur en donnant une impression de finesse que seule la fiche technique vient démentir : 4.76m !
Alors oui, nous sommes assez loin du bio-design ou des lignes arrondies, mais une ceinture de caisse partant du long capot et remontant sur l’arrière en direction d’un hayon à l’angle marqué, délimité par les feux typiques de la marque, et le tour est joué. Le mufle aussi est remarquable, au figuré autant que dans un rétroviseur.
Il émane une vraie présence de ce break, pas celui du déménageur, non, plutôt celui du gentleman, farmer ou non.
L’intérieur est un traité dans le même esprit, tiré à quatre épingles. Ajustements parfaits, matériaux de qualité, il faut dire que notre version d’essai présente la finition « Inscription luxe » qui porte bien son nom. La grande tablette Sensus trône au milieu du tableau de bord, et si elle demande une petite accoutumance, tout devient très vite évident. Heureusement d’ailleurs, tant elle propose de fonctionnalités !
Elle se trouve surplombé par l’un des tweeters du système audio Bowers & Wilkins optionnel, à 15 hauts parleurs pour 1 100watts ! Oublions donc tout nos repères habituels pour ce système superlatif. Nous sommes ici en présence d’un vrai système HI-FI, et il convient donc d’êtres exigeant. Il y a de larges possibilités de réglages, dont un équaliseur à 9 bandes, accompagné de différents modes surround, de quoi obtenir exactement ce que l’on cherche. Pour pinailler un peu, nous aurions souhaité avoir la possibilité d’obtenir un petit plus d’aigus. S’ils sont de qualité, la section basse maousse-costaud se verrait encore mieux supportée par un aigu un peu plus en avant. Il faut préciser que ce commentaire vaut en comparaison d’un système domestique bien plus onéreux que les 3 300€ réclamés ici, et que peu de systèmes embarqués peuvent soutenir la comparaison !
L’habitabilité est bonne, bien que le rapport encombrement/espace à bords semble moins favorable que dans un XC60 pourtant un peu plus court, mais sensiblement plus haut. Quatre passagers voyageront néanmoins tout à fait à l’aise, avec ce qu’il faut de place pour les bagages, mais pas plus, n’oublions pas que nous sommes sur un break de taille moyenne, et pas un déménageur.
Petite rotation du mini-joystick de démarrage, bien plus classe qu’un bête bouton start/stop, et le grand écran LCD faisant office de tableau de bord vous énumère les aides à la conduite : diantre, tout ça ! Pas de bruit mécanique, la voiture étant en mode électrique. Eh oui, notre version T8 s’intitule aussi twin-engine, tout un programme. Electrique donc, avec possibilité de parcourir une bonne quarantaine de kilomètres, ou hybride, les deux moteurs donnants ce dont on a besoin, à concurrence de 390cv tout de même.
Sportive cette T8 ? Pas vraiment, si la puissance de frappe est bien là, permettant des dépassement éclair, les sensations mécaniques restent feutrées. Il s’agit de ne pas la confondre avec une Audi S4 par exemple, la philosophie n’est pas du tout la même, la consommation non plus d’ailleurs : 8.5l/100km sans problème. Le bruit reste quelconque, mais particulièrement discret.
Les premiers tours de roues apportent une satisfaction coté confort, bien présent, ainsi qu’une tenue de route au-dessus de tout soupçons. Au diapason du moteur, elle se montre dynamique à défaut d’être réellement sportive. Et ce, malgré le poids conséquent du au moteur électrique accompagnés de ses batteries. Mais, grâce à un centre de gravité abaissé, elle parvient à préserver la caisse de mouvements excessifs. La descente du Turini, non, mais une petite départementale un peu joueuse, avec plaisir. Et elle en donne du plaisir dans ses conditions là, bien plus qu’un SUV aux masses plus hautes perchées.
Croiseur infatigable et économe, il convient de ne pas prendre notre V60 T8 pour ce qu’elle n’est pas, une sportive. C’est au contraire une fabuleuse GT déguisée en break de classe, bardée de technologie, et statutaire à souhait. Si les 390cv ne paraissent pas vraiment nécessaires dans cet environnement, la version T6 Twin-engine de 320cv d’ores et déjà annoncée devrait mieux cadrer avec sa philosophie. Cela dit telle qu’elle, cette T8 est excessivement attachante, et même en version D4 de 190cv, vous profiterez de ses qualités d’accueil et de prestance, sans compter un confort ainsi qu’une dynamique de haut vol.
Version essayée : Volvo V60 T8 Inscription luxe au tarif indicatif de 77 300€ TTC