Par VDB | le 17/08/18
Lors de sa présentation l’AUDI TT fait sensation. Comment ? Audi ne va quand même pas commercialiser ce concept-car dans l’état ? Et pourtant si, trois ans plus tard, l’icône foule la route dans sa livrée si proche du show-car ! Puis vint le tour du roadster pour compléter la gamme, et vingt ans plus tard, bien que l’on se soit habitué à sa présence, le TT reste toujours un ovni dans la circulation.
C’est exactement ce qui me vient à l’esprit en approchant de ce Roadster Quattro 225ch, dans sa livrée « gris nimbus » et dotée de l’atypique cuir « baseball ».
Vingt ans ! Rarement un design aura marqué à ce point l’inconscient collectif, elle ne fait définitivement pas son âge, seules les roues de 17’’ datant réellement l’auto. Elle n’a pas prit une ride, ce qui représente un cas unique au court de ces deux dernières décennies. Ce roadster est toujours aussi esthétique, et fait toujours autant tourner les têtes. Il est à noter que ce modèle, un des tout premier fabriqué à été doté de tous les équipements optionnels, jantes forgées de type « paraboles » à entretenir scupuleusement, cuir « base-ball » chauffant donc, à l’exception du régulateur de vitesse. L’absence de protection de la carrosserie la classe plutôt dans la catégorie des (mini) GT.
En ouvrant la porte, on se retrouve dans une Audi… actuelle ! S’il était différent des intérieurs de l’époque, il a sensiblement inspiré tous les modèles de la marque sortis depuis. La qualité de finition n’est pas un mythe, les assemblages sont impeccable, l’intérieur paraît quasiment neuf, et tout fonctionne comme au premier jour. Le maniement de la commande des sièges chauffant s’avère particulièrement agréable, et ajoute le petit plus de ce que l’on désigne maintenant « premium », le petit plus que l’on ne retrouve pas chez les autres, et qui fait toute la différence. Tout comme la vitre montant électriquement derrière la nuque et faisant office de saute-vent, classe et efficace. L’habitabilité est correcte, mais en bon roadster, il ne se partage qu’a deux, surtout avec la transmission intégrale qui rogne encore sur l’espace dévolu aux bagages. Le coupé offrant une configuration 2+2 tant les places arrière sont à réserver à des enfants ou en stricte dépannage, voir à agrandir le coffre en rabattant les sièges.
Contact, le quatre cylindres, un peu avare en bruit (on en attend quand même plus d’un moteur developant 225ch) ronronne sagement, et l’on commence déjà à se rendre compte lors de ce temps de chauffe, que l’auto est extrêmement civilisée (un défaut pour certain ???). Elle est en effet assez confortable, silencieuse, facile à manier, et seule la visibilité, du fait de la ceinture de caisse très haute, peu venir ternir ce tableau en utilisation quotidienne, tout comme l’absence de protection latérale. Au fur et a mesure que l’on augmente le rythme, la voiture ne se désunie jamais, sauf en freinage appuyé en grande courbe et à haute vitesse, ou l’empattement court peut induire une réaction brutale (survirage marqué). C’est ce qui a valu la campagne de rappel pour installation de l’ESP et de l’aileron notamment, après quelques mois de fabrication. Mais il faut quand même un peu (beaucoup…) chercher la petite bête pour se mettre dans une situation pareille sur route ouverte. Sur circuit on retrouve le même comportement, un peu trop sage et surtout trop lourde (1550kg tout de même) pour y être vraiment à l’aise, le TT présente un comportement un peu nonchalant, mais avec de l’application, et le mode d’emploi adéquate, les temps réalisés peuvent s’avérer plus que corrects (proches de ceux d’une Subaru ou d’une Audi S4 contemporaine), seuls l’endurance des freins pouvant être pris (assez vite) en défaut.
Les performances pures sont plutôt bonnes, mais plus grâce au couple généreux à bas régime que pour sa puissance dans les tours, avec de très bonnes capacités de reprises, mais soyons francs, ça ne sert pas à grand chose de passer les 5 500trs/min. De plus par la magie des quatre roues motrices « semi permanentes », ce qui peut donner des sueurs froides en conduite sur neige la première fois, ces performances restent utilisables par tous les temps.
Le moteur, discret et efficaces ne se fait jamais vraiment remarquer malgré un contenu technologique important, telle une culasse à 5 soupapes par cylindre (comme sur une Ferrari Modena !) par exemple, et se fait le compagnon idéal quel que soit son utilisation.
Si de légères faiblesses du coté du debimetre et du porte instrument, peuvent apparaitre, cela ne suffit néanmoins pas à vraiment ternir le tableau d’une excellente fiabilité d’ensemble, n’oublions pas que le rendement moteur est digne d‘une voiture de course avec près de 125ch/l.
En bref, si vous cherchez un roadster (ou un coupé) au look original et intemporel, utilisable au quotidien, conjuguant plaisir et facilité de conduite avec une excellent fiabilité, ce TT Quattro pourrait s’avérer un choix judicieux, avec des prix au plus bas, mais faites vite, la tendance est désormais à la hausse pour les beaux modèles.