Par VDB | le 29/04/18
Si vous demandez à n’importe quel passant de vous citer la marque de voiture de sport ultime, Ferrari sera LA réponse dans une écrasante majorité des cas, chez les amateurs d’automobile, et surtout chez les autres.
Malgré cet état de fait, je n’avais jamais vraiment eu de goût pour le mythe ; Il m’avait été donné de prendre en main brièvement quelques modèles, mais aucune expérience qui ne m’ait vraiment convaincu, jusqu’au jour ou j’eu l’opportunité de faire vraiment connaissance (en long, en large et surtout en travers…) avec une 328. Ce jour-là, je découvris que la légende n’était pas galvaudée, et que si certains modèles étaient surestimés (nous y reviendrons), d’autres pouvaient sans rougir, prétendre entrer au panthéon automobile.
En s’approchant aujourd’hui de cette magnifique 328, on est frappé par son petit gabarit. A l’époque ou elle fut dessinée en tant que 308 (rien à voir avec la Peugeot du même prénom !), seule l’efficacité entrait en ligne de compte, et les préoccupations d’ordre ergonomique, de finition ou de confort, n’avaient pas droit au chapitre. Cela se paiera au moment de monter (descendre ???) à bord. Bref l’auto est petite, ciselé avec ce look évoquant les bouteilles de Coca originelles, d’ailleurs, garée aux cotés de modèles plus contemporain, elle fait presque menu, on retrouve un peu le même phénomène en comparant une Porsche 911 des années 1980 avec une version actuelle sans parler des mini qui n’en ont que le nom. Mais qu’elle pureté de ligne, bien que commencant à se charger un peu en accessoires aérodynamique comparé à la ligne originelle de la 308.
L’accès à bord peut être un peu problématique pour les plus d’un mètre quatre-vingts, et la position de conduite est assez pittoresque, quasiment assis par terre, avec les jambes décalées vers la droite, du fait d’un passage de roue proéminent. La finition est tout à fait à la hauteur de ce que l’on imagine : digne d’une Fiat contemporaine pour les ajustements, largement en dessous pour ce qui est de l’ergonomie, et dotée d’une qualité de matériaux inégale, mêlant plastiques bons marchés avec des cuirs de bonne facture. Drôle d’ambiance, mais attachant.
Contact, le V8 de 3.2 litres de cylindrée se réveille dans un bruit un peu quelconque (pour un V8 Ferrari s’entend…), une ligne inox arrangeant grandement les choses. L’adaptation à la boite décalée (première en bas, à la place de la seconde sur une boite « normale ») ne pose pas de problème particulier, et si son maniement est ferme, sauf à froid ou il… très ferme, il se montre précis. A cet instant on se rend compte que la position de conduite décalé n’est déjà plus un souci, et l’on profite de ces quelques tours de chauffe pour revenir à l’environnement intérieur, qui confirme la première impression, avec du « couinage » qui fait son apparition ! Raison de plus pour se concentrer sur la conduite, autrement plus jubilatoire. Si le moteur se montre un peu creux sous 4 500trs/min, il s’exprime pleinement au delà, jusque 7 500 tours (zone rouge à 7 750trs/min), procurant une belle poussée, d’autant que les 270ch ne sont pas vraiment encombrés par les 1300kg de l’auto (un poids à faire rêver une Megane diesel, de nos jours…), avec un comportement au diapason : léger. En effet, si la 328 permet presque toute les facéties (sur le sec, car sur le mouillé, elle s’avoue beaucoup plus pointue), et se montre agile et plutôt facile en toute circonstance, elle demande néanmoins un minimum d’attention et de connaissance dans le maniement des propulsions à moteur arrière. Il n’y a ici, aucune aide à la conduite (pas même de direction assisté) pour réparer les erreurs les plus grossières. Attention également à la conduite rapide sur autoroute (Allemande…), le revers de cette agilité étant un certain manque de stabilité à haute vitesse, et plus globalement un certain manque de précision de conduite, dû en partie à des pneumatiques à flancs relativement haut, ainsi qu’au vieillissement global de la voiture. Cela dit, elle se montre aussi tout à fait capable de faire la belle, en paradant à allure légale sans poser le moindre souci.
Dans l’état actuel des choses, la Ferrari 328 est sûrement une des Ferrari de collection (pléonasme ?) les plus intéressante par son rapport qualité/prix, même si celui-ci a largement augmenté au court de ces dernières années.
Pour le prix d’un SUV diesel haut de gamme, vous repartirez avec une Ferrari utilisable (bon ok, un poil moins habitable), plutôt fiable, au dessin inoubliable (si vous avez déjà la moustache, une chemise à fleur vous assurera du grand méchant look façon Thomas MAGNUM) et surtout particulièrement jouissive à conduire, une Ferrari à la hauteur de sa légende en sommes, avec juste une doléance coté finition, et un entretien à budgéter des le début. Assurément un excellent choix passion, et peut être même financier.