Par VDB | le 12/07/23
En cette année du 35e anniversaire de l’emblématique collection Newport, la maison Herbelin nous gratifie de deux nouveautés particulièrement intéressantes. D’une part, un hommage à la première génération de chronographe, et d’autre part une complication marégraphe sur un modèle totalement inédit.
Mais avant toute chose, revenons en arrière, lorsque Jean-Claude Herbelin prend, au début des années 80, les rênes de la société créée par son père, il se donne pour objectif de lancer une nouvelle collection incarnant les valeurs fondamentales et le patrimoine horloger de la marque française. Cette dernière allait devenir la figure de proue du style HERBELIN. La passion familiale pour l’univers marin, ses paysages et ses voiliers, se cristallise dans la création de la Newport, une collection de garde-temps s’inspirant des bateaux courant dans la course de l’America’s Cup à Newport, Rhode Island. Inspirée des hublots des voiliers transatlantiques, cette Newport représente un esprit d’aventure, d’évasion et de liberté identifiable au premier coup d’œil par ses attaches centrales. Elle affiche également d’autres codes liés au nautisme avec la présence d’une roue marine sur le cadran et la couronne, ainsi que des index profilés comme une coque de bateau. Étanche à 50 mètres, le premier modèle pour homme, sorti en 1988, était proposé dans un boîtier en laiton et plaqué or de 34 mm de diamètre, protégé par un verre minéral et équipé d’un mouvement à quartz.
Outre ce design atypique caractérisé par ses attaches centrales, ce modèle s’est aussi singularisé par son association de matières et de couleurs. Cadran paré d’un bleu profond avec index et roue marine en poudre d’or, bracelet en requin bleu, boîtier fabriqué en laiton et plaqué or jaune rehaussé d’une lunette imposante en laiton rhodié. Au fil du temps, la Newport fut déclinée en de multiples versions, aussi bien pour hommes que pour femmes, en quartz et automatiques. Elle évolue par la matière du boîtier, passant à l’acier inoxydable, mais aussi à l’acier traité au titane, et par la couleur du cadran d’un bleu indigo unique.
À partir des années 2000, HERBELIN réalise deux évolutions importantes sur la collection Newport, se différenciant par la disparition des attaches centrales du bracelet. La première étant l’introduction de la ligne Newport Royale destinée aux femmes, la seconde a été le lancement de la ligne Newport J-Class, garde-temps automatiques et assemblés à la main, suivant le même savoir-faire technique et artisanal associé aux yachts de classe J dont ils prirent le nom.
Le modèle Newport d’origine ayant été quelque peu dénaturé, HERBELIN décide de le réinterpréter tout en le modernisant et dévoile, en 2007, un nouveau chronographe Newport Quartz de couleur marron. Celui-ci sera à l’origine du véritable redéploiement de la collection. Un an après suivra la Newport Trophy Grand Sport, une ligne de montres sportives (chronographe et plongée) associant céramique et caoutchouc à de l’acier inoxydable.
2010 voit la marque horlogère française se recentrer sur l’ADN de la Newport de 1988, en la redessinant pour conjuguer au gout du jour la recette initiale. Le résultat, plus en phase avec la montre originale, connait un regain de succès immédiat, lui offrant une véritable seconde vie.
A l’occasion des 70 ans de la marque, en 2017, elle deviendra d’ailleurs la première montre connectée Française avec la présentation de la Newport Connect. Fidèle aux codes de l’horlogerie traditionnelle, ce nouveau modèle arbore un cadran analogique classique tout en bénéficiant de fonctions intelligentes. Les années suivantes virent l’arrivées de nouvelles déclinaisons basées sur le design original, mais aussi l’apparition d’un inédit boitier coussin conservant malgré tout les fameuses attaches centrales, ainsi que des profil plus fins et plus urbains, voir de nouveaux matériaux comme le carbone ou le titane.
Créée en 1988, la Newport occupe toujours, trente-cinq ans plus tard, la place numéro un des ventes de la maison, 500 000 montres Newport ayant été vendues depuis son lancement. Toujours produite à Charquemont, dans le Haut-Doubs, à la frontière franco-suisse, là-même où Michel Herbelin, s’installa en 1947 pour produire ses premières Impec, et distribuée dans une cinquantaine de pays, la marque continue à se développer, et ce grâce notamment au succès de cette Newport. Une bien belle histoire donc, qui semble loin encore du chapitre final, puisque ce sont deux nouveautés qui nous sont aujourd’hui présentées à l’occasion de 35e anniversaire.
Commençons donc par le modèle hommage, qui nous parle particulièrement, puisque nous avons la chance de disposer à la rédaction de deux exemplaires de la version d’origine (32455.S) ayant manifestement servie de base à cette réinterprétation ! En effet, cette « Newport chronographe automatique Edition 35e anniversaire » reprend à l’identique l’identité du modèle d’origine par ses proportions et ses codes couleur - argent, doré, bleu -, ce garde-temps ayant été néanmoins subtilement redessiné pour l’inscrire au temps présent, notamment dans ses dimensions, et doté d’un mouvement automatique.
« Respecter l’ADN esthétique de la Newport de 1988 tout en le transposant à l’heure d’aujourd’hui, et de surcroît sur un chronographe automatique, inexistant à l’époque, a été un vrai défi » précise Mathieu Herbelin, petit-fils du fondateur et directeur de création associé de la marque française. « La Newport d’origine reprend la forme d’un hublot des voiliers transatlantiques. D’où, une boîte purement cylindrique à l’épaisseur contenue grâce à la présence d’un mouvement quartz, un verre positionné dans le prolongement d’une lunette plane et des attaches centrales. Rester fidèle à ce design historique tout en utilisant un mécanisme de chronographe automatique impliquant un certain volume de boîte n’a pas été facile. Il a fallu faire preuve d’ingéniosité pour créer un modèle le moins volumineux possible ». En effet, dans un diamètre de 42 mm (38mm à l’origine), la boîte bicolore en acier et acier recouvert de PVD or jaune a été affinée à l’extrême. La lunette en acier brossé circulaire, sculptée en sous-face, conserve sa surface plane originelle et accueille un verre saphir en relief glass box pour accentuer la finesse de l’ensemble. Ainsi réalisé, le tout atteint seulement 14 mm d’épaisseur contre 9.7mm pour le modèle originel à quartz.
Paré du célèbre bleu Newport soleillé, le cadran reprend les index biseautés, évoquant la construction géométrique d’une coque de bateau. Ponctués à midi d’une roue marine, à l’identique du logo de la première Newport, ils soulignent une minuterie ultra-précise, positionnée sur le rehaut du pourtour. Dans une architecture différente, puisque bicompax là où la quartz offrait trois sous-cadrans, ils se trouvent classiquement positionnés à l’horizontale, se détachant du fond par leur couleur azurée rhodium. Agrémenté d’une échelle tachymétrique gravée et encrée noir sur la lunette siglée Newport, ce chronographe permet de mesurer une vitesse moyenne de déplacement allant de 60 à 400 km/heure. Complété par un guichet dateur à 6 heures, le tout est survolé par les aiguilles facettées des heures et des minutes, au rythme d’une trotteuse centrale.
Rehaussant subtilement les finitions du cadran, le PVD or jaune offre, par un jeu de contraste conforme à l’origine, une parfaite lisibilité des informations. Recouvrant également les attaches centrales, les poussoirs et la couronne crantée gravée d’une roue marine, il atténue le caractère sportif du modèle en lui apportant une touche de classicisme intemporel en provenance directe des 80’s. Le guichet date, de son coté se trouve toujours positionné à 6h.
Montée sur un bracelet cuir bleu imprimé croco, probablement plus à la mode que le requin, bombé au centre, cette pièce horlogère HERBELIN, étanche jusqu’à 100 mètres, embarque donc un mouvement mécanique à remontage automatique de facture suisse (Sellita SW510), battant à 28 800 oscillations par heure et doté de 27 rubis, il bénéficie d’une réserve de marche de 62 heures. Visible par un fond de boîte transparent, il dévoile une masse oscillante gravée au nom de la maison.
Editée à 350 exemplaires numérotés pour le monde, cette recréation anniversaire, est proposée au tarif de 2 799€ ttc.
La deuxième nouveauté, est, elle, totalement inédite, puisqu’il s’agit d’une montre à quartz doté de la complication marégraphe. Un marégraphe, de quoi s’agit il ? Et bien c’est tout « simplement » un garde-temps qui indique l’heure et le niveau des marées en fonction des mouvements de la lune. Utile tant pour les marins que les surfeurs ou encore les baigneurs et les promeneurs des bords de mer, cette complication horlogère peu courante est pourtant très simple d’utilisation, décryptage. Paré d’un bleu Newport soleillé, le cadran est divisé en quatre zones représentant un cycle de marée, dont chaque phase est inscrite sur le cercle interne. L’eau montant et refluant en moyenne toutes les 12 heures et 25 minutes, l’aiguille de marée finalisée par une ancre rouge respecte ce rythme. Chaque index représentant un intervalle de 62 minutes et 5 secondes, elle fait donc un tour complet en 12h25. Réglée à partir d’une table des marées disponible sur internet ou à la capitainerie du port, celle-ci permet de visualiser, en un seul coup d’œil, l’état et la position de la marée (montante ou descendante, pleine mer ou basse mer), simple non ?
Outre ces informations propres à la fonction maréographe, le cadran présente un guichet de date discret à 4h30, tout en révélant à 2h un compteur « petite seconde ». Indicateur de marche, il vient compléter la précision de la minuterie dont la lecture est double : l’une pour les minutes, l’autre pour le cycle de marée. Offrant une lisibilité optimale, l’ensemble est parcouru par un jeu d’aiguilles recouvertes de matière luminescente, à l’identique des index. Librement inspiré de l’architecture futuriste des navires furtifs d’après le dossier de presse, la Newport Maréographe 35e anniversaire reste fidèle à l’ADN Newport, rendant cette pièce horlogère immédiatement reconnaissable avec ses attaches centrales, sa lunette imposante par sa largeur, sans oublier la roue marine gravée sur la couronne crantée. Le tout est orchestré sur un boîtier en acier de 43 mm pour une épaisseur contenue de 10.65 mm, dont la finition polie et brossée souligne sa découpe en trois facettes et se voit fermé d’un verre saphir.
Mis en lumière par une lunette ponctuée de six vis évoquant les winchs de bateaux à voile, son fond est gravé de la mention «35e anniversaire ». Étanche jusqu’à 100 mètres, cette nouveauté est montée sur un bracelet bombé au centre, et réalisé dans un textile technique hautement résistant, à l’identique de celui utilisé pour le cordage marin. Assorti au cadran par sa couleur bleue surpiquée de blanc avec des points de bride rouges, il achève de parfaire le style du modèle.
Simple à régler, facile à utiliser, ce garde-temps embarque un mouvement quartz de facture suisse (Ronda 4310), réservé en avant-première à la maison française, et offrant une autonomie conséquent de 60 mois pour un tarif compétitif de 679€ ttc
